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La définition de la notion des savoir-faire rares a été co-construite en collaboration avec le comité scientifique, appuyé par des consultations extérieures.

Définition : 

Un savoir-faire rare est un ensemble de compétences, en particulier manuelles, qui sont détenues et mises en œuvre par un faible nombre de détenteurs et détentrices. Impliqué dans le cadre d’activités artisanales ou manufacturières, ce savoir-faire se caractérise par la maîtrise de gestes et techniques complexes en vue du travail de matières.

Il relève ainsi d’une activité de fabrication ou décoration d’objets, de surfaces, ou d’une activité de restauration de biens mobiliers ou immobiliers. Ces productions sont le plus souvent réalisées en pièce unique ou en petite quantité, et non périssables. Elles présentent un caractère artistique, historique ou patrimonial. Le savoir-faire rare peut également concerner la fabrication ou l’extraction de matières utilisées par les activités artisanales ou manufacturières, mais aussi la maintenance et la réparation de machines anciennes dans le but d’assurer leur fonctionnement au quotidien.

Ce savoir-faire est issu d’une pratique qui s’est perpétuée de générations en générations ou constitue l’adaptation innovante de cette pratique.

Un savoir-faire rare se distingue d’une technique spécifique par le fait qu’il ne varie pas en fonction du territoire où il est mis en pratique. C’est-à-dire qu’il n’est ni corrélé à une expression artistique locale (décors, forme) ni à l’utilisation d’une ressource locale sans adaptation des gestes et pratiques.

Enjeux et critères d'identification

Dans le contexte économique, en raison de leur rareté, ces savoir-faire rares sont porteurs de désirabilité et confèrent un avantage concurrentiel parfois décisif. Ils sont longs à acquérir et difficiles - si ce n’est impossible - à reproduire sans formation ou transmission. Ils relèvent d’une haute technicité ou constituent un savoir-faire d’exception, et sont porteurs de tradition.

Le savoir-faire rare peut être pratiqué par un ou une professionnel(le) à son compte ou par un ou une salarié(e) sur un poste-clé dans une entreprise de type manufacture, où il peut constituer une technique ou un geste propre à la réalisation d’un objet ou d’une intervention. 

Dans certains cas, un savoir-faire rare peut être détenu par des professionnel(e)s n’exerçant plus leur métier ou des individu(e)s l’appliquant en dehors de toute activité économique professionnelle ou de production. 

Ces savoir-faire sont parfois confrontés à la rareté même des matériaux qu’ils utilisent. Leur maintien est lié aux pratiques d’éco-responsabilité. Ils peuvent être ainsi des sources d’inspiration pour mettre en œuvre des solutions, anticiper les relocalisations.

La rareté d’un savoir-faire peut aussi être spécifique sur un territoire donné, en raison du faible nombre d’entreprises présentes sur le territoire, de problématiques de recrutements, ou de difficultés pour les entreprises à vivre durablement de leur activité. 

Différents critères permettent d’identifier un savoir-faire rare. Un savoir-faire répondant à plusieurs de ces critères aura un niveau de criticité élevé.

  • Ils ne disposent d’aucun cursus de formation dédié, soit par l’absence de diplôme et certification reconnus, soit parce que l’offre de formation a disparu ou s’est appauvrie localement ou nationalement (fermeture de section de formation, manque de formateurs,…) entrainant une rupture dans la transmission.
  • Pour certains savoir-faire rares, lorsqu’une offre de formation est proposée, le faible nombre de personnes formées, également appelé petit flux, met en danger son maintien. Cette offre peut également d’être d’un niveau insuffisant au regard du niveau nécessaire pour exercer le savoir-faire de manière professionnelle.
  • L’appauvrissement de ressources de matériaux ou certaines réglementations internationales restreignent la pratique de certains savoir-faire rares.
  • Les savoir-faire rares sont maîtrisés par un faible nombre de détenteurs.