L’ennoblisseur textile confère aux étoffes leurs couleurs, leur aspect et certaines propriétés d’usage. Il blanchit la matière brute, la teint avec des colorants ou des pigments d’origine végétale, l’imprime avec tout type de décors et l’apprête pour donner des effets moirés, lustrés, gaufrés ou satinés.
Le gaufreur sur textile produit des décors en relief à l'aide d'une planche ou d'un cylindre en cuivre gravé et d'une contrepartie entre lesquels le tissu ou le velours est comprimé. La pression exercée, associée à une température élevée, génère un décor en relief par laminage.
Le moireur utilise un procédé mécanique qui consiste à écraser le grain du tissu tout en le portant à une température élevée. Il crée ainsi des zones mates et des zones brillantes produisant des reflets souvent de forme onduleuse ou concentrique.
Avec une craie, un fusain ou un calque, le peintre décorateur sur tissu reproduit le patron sur une pièce textile lavée et séchée au préalable. Il peint le modèle avec pinceaux, brosses, pochoirs ou éponges en séparant parfois les zones de couleurs par une matière naturelle (gutta…).
Plissés soleil, accordéon, écaille, paon, fleur... le plisseur met en oeuvre une immense diversité de plis façonnés sur étoffe. il place le tissu dans un moule en carton puis chauffe l'ensemble dans une étuve pendant plusieurs heures, fixant ainsi les plis sur le tissu.
Suivant le tissu sur lequel il travaille, le sabreur de velours coupe les fils de chaîne en soie ou de trame en coton à l'aide d'une lame de rasoir, créant ainsi des zones veloutées en relief. Les étoffes ainsi réalisées sont respectivement destinées à la haute couture ou à l'habillement.
Après avoir déterminé les pigments nécessaires à l'obtention du coloris souhaité, le teinturier les mélange dans un bain bouillonnant. Il effectue plusieurs tests sur des échantillons avant d'immerger l'ensemble du tissu dans le bain, qu'il mélange constamment. L'étoffe est ensuite essorée puis tendue pour le séchage.
Emploi et débouchés
L’ennoblissement textile pratiqué dans le secteur des métiers d’art n’est absolument pas représentatif de l’ennoblissement textile du secteur industriel ou même de certaines unités artisanales dont la production est quantitativement importante. À titre d’exemple, certaines entreprises peuvent traiter en une heure l’équivalent du métrage de tissu ennobli en une année dans un atelier d’artisanat d’art.
L’ennoblissement textile du secteur des métiers d’art regroupe un petit nombre d’entreprises, celles-ci employant au maximum une dizaine de personnes. Leur activité est essentiellement centrée sur l’ennoblissement de tissus d’exception destinés à la haute couture et au prêt-à-porter haut de gamme ainsi qu’aux arts décoratifs. Elles présentent une grande diversité de techniques : broderie, plissage, moirage, sabrage, gaufrage, impression en relief, impression, teinture, peinture.
Dans les années 1950, on pouvait recenser plus de 150 plisseurs. Aujourd’hui, on compte moins d’une dizaine d’ateliers entièrement dédiés au plissage. Toutefois, ce savoir-faire est toujours très prisé des créateurs de mode et stylistes.
On dénombre aujourd’hui moins de cinq ateliers de teinture artisanale travaillant à la commande.
Mise en œuvre dès le milieu du XIXe siècle par le soyeux stéphanois Charles Rebour, la technique du velours au sabre fit les grands jours de la maison Staron. Aujourd’hui, le sabrage est toujours pratiqué notamment pour Hermès, maison qui, à partir des années 1990, a initié la transmission de ce savoir-faire au sein de ses ateliers lyonnais. Ainsi, une des dernières détentrices de ce métier a formé une vingtaine de sabreuses de velours.
Mise au point dans les Manufactures Royales d’Amiens au XVIIIe siècle, la technique d’impression en relief a été sauvegardée par un artisan d’art spécialisé dans l’ennoblissement des velours et tissus d’ameublement haut de gamme. Après des années de recherches et l’acquisition d’un outillage ancien, il a ainsi redécouvert cette technique patrimoniale. De nos jours, seul l’atelier Benoît Toscan propose des velours gaufrés et/ou imprimés réalisés à la planche ou au cylindre de cuivre gravés.
On dénombre moins d’une dizaine d’ateliers d’ennoblisseurs textiles dont l’activité est tournée vers la recherche et la création d’effets de matière.
Le métier de peintre décorateur sur tissu est rare. Le peintre décorateur est généralement un travailleur indépendant qui réalise des modèles uniques en tenant compte des tendances de la mode tout en possédant un univers propre au métier de peintre.
Il travaille en étroite collaboration avec le décorateur d’intérieur, la haute couture ou les institutions comme le théâtre pour lesquels il réalise une partie d’un décor ou d’un costume. Les éléments de décorations forment une composition au service de l’ornementation d’un fauteuil, d’une tenture murale, d’un rideau, d’une tête de lit, d’un abat- jour ou d’un vêtement. Ces pièces uniques font appel au talent du peintre qui sait retrouver les secrets perdus des techniques anciennes et les combiner délicatement aux techniques modernes qui offrent une meilleure conservation.
Quelques peintres décorateurs connaissent la notoriété et travaillent avec une clientèle aisée qui va au-delà des demeures particulières en décorant les hôtels, bureaux, boutiques, restaurants et châteaux.
Le milieu amateur de la peinture sur tissu est très développé et montre un intérêt particulier pour la peinture sur soie.
Devenir ennoblisseur textile
Formation initiale
Niveau III
- BTS design de mode, textile et environnement - option textile, matériaux, surface, 2 ans.
- DMA Arts textiles et céramiques option Arts textiles, 2 ans.
- DNAP design option Textile, 3 ans.
Niveau I
- Diplôme de l’Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs, design textile, 5 ans.
- DNSEP design option textile, 2 ans.
Formation professionnelle continue
Certains diplômes peuvent être préparés dans le cadre de la formation professionnelle continue. Des formations non diplômantes permettent de suivre une initiation, d’acquérir les bases d’un savoir-faire ou de se perfectionner dans une technique.