Ivoire, nacre, écaille, corne, associés ou non à diverses essences de bois, sont travaillés par le tabletier pour réaliser des objets précieux : étuis, échiquiers, boîtes, éventails... Il utilise scies à chantourner, écouanes, râpes, gouges, limes, fers à souder, tour à polir ou tampons.
Emploi et débouchés
Il existe aujourd’hui très peu d’artisans tabletiers d’art, la plupart ayant pris leur retraite sans succession. Avec l’industrialisation du secteur, les fabricants ont progressivement abandonné les matières nobles, rares, fragiles et chères au profit des matières plastiques bon marché et plus solides.
Aujourd’hui, un tabletier d’art en activité travaille pour l’industrie du luxe : coffrets à cigares, packaging, joaillerie, orfèvrerie, lutherie, art de la table… Il œuvre également dans le domaine de la restauration pour les musées mais aussi pour une clientèle privée (collectionneurs, antiquaires, particuliers) désirant sauver des objets d’art anciens abîmés. Quelques noms d’entreprises de la tabletterie : Asselin, Bosse, Hamel, Layetterie, Sanson, Elie Bleu, Le Bois plaisir…
Plusieurs entreprises travaillent aujourd’hui de façon mécanisée et fabriquent divers coffrets, emballages, cadres, présentoirs, pieds de lampes, pièces de décoration, articles de souvenir, jeux et jouets en bois ordinaire etc. Elles sont pour la plupart localisées sur leurs terres d’origine : le Jura. Elles doivent néanmoins faire face à la concurrence asiatique et renouveler sans cesse leur gamme.
L’approvisionnement en matière première est un point clé pour la survie des tabletiers d’art car leurs matériaux de travail sont protégés pour la plupart. Le travail de l’écaille et de plusieurs bois précieux est effectivement soumis à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) appelée également « Convention de Washington ». Dans ce cadre, des contrôles sont effectués sur l’utilisation de ces matières. Les artisans doivent signaler leurs stocks (obligatoirement constitués de matériaux prélevés dans la nature avant la Convention en 1976). Seule l’importation est interdite en France. Un certificat accompagne tout objet constitué d’une matière protégée. Les tabletiers s’approvisionnent en général auprès de quelques fournisseurs spécialisés en matières premières rares ou auprès du grand public qui détient encore notamment des stocks personnels. Mais les stocks de matériaux diminuent inéluctablement sans pouvoir être renouvelés et condamnent ainsi la profession de tabletier. Une situation dramatique malgré des ventes considérables en provenance d’Afrique (ivoire) ou de Cuba (écaille). Malheureusement, les artisans français n’y ont pas accès pour cause de volumes minimums d’acquisition trop importants et de réglementation drastique à l’importation.
Devenir Tabletier
Aucune formation initiale ni aucune formation professionnelle continue spécifique n’est dispensée pour les tabletiers. Les techniques de travail du tabletier peuvent néanmoins être abordées dans les domaines spécifiques tels que coutellerie, joaillerie, marqueterie, tournage sur bois ou orfèvrerie.