Le nacrier utilise divers coquillages (huître perlière, burgau, notamment) qui offrent une large palette de couleurs : blanc, noir, irisé, vert, rouge, rosé, violine, bleu, etc. Il travaille les différentes couches de nacre en une seule matière dense, qu’il va tailler, ciseler ou graver à l’aide de meules et outils diamantés.
Emploi et débouchés
Le travail de la nacre connaît un réel engouement avec le style Louis XV puis sous la Restauration et le Second Empire. Il se développe avec les accessoires de mode au XIXe siècle. La région de Méru, dans l’Oise, devient le centre névralgique de l’activité nacrière en boutonnerie et accueille également de nombreux ateliers de tabletiers (dominos, éventails…).
Il existe aujourd’hui très peu d’artisans nacriers. La plupart travaille exclusivement pour l’industrie du luxe à laquelle ils fournissent des pièces en nacre : joaillerie, orfèvrerie, lutherie, art de la table... D’autres se sont spécialisés dans la fabrication de bijoux en nacre, de petits sujets, de tableaux.... Les nacriers interviennent en restauration de pièces anciennes dont la nacre doit être remplacée.
Les rares artisans nacriers ont souvent développé parallèlement des compétences dans le secteur plus général de la tabletterie, ce qui leur permet d’intervenir sur l’ivoire, l’écaille, les bois précieux etc. Le marché requiert aujourd’hui une certaine polyvalence.
L’approvisionnement en matière première est également un point sensible car les mollusques dont elle est extraite sont pour la plupart protégés, comme les ormeaux. Elle est également très sensible à la pollution du milieu marin qui peut altérer son orient. Le travail de certaines nacres est soumis à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) appelée également « Convention de Washington ». Mais toute la matière première n’est pas protégée et plusieurs coquillages à nacre tels que trocas (bien que de plus en plus réglementé) ou agoyas se trouvent encore en grande quantité.
Devenir Nacrier
Aucune formation initiale ni formation professionnelle continue spécifique n’est dispensée pour les nacriers et boutonniers. Les techniques du travail de la nacre peuvent néanmoins être abordées dans les domaines spécifiques tels que joaillerie, marqueterie ou orfèvrerie.