À partir de plaques très fines, l’écailliste réalise différentes pièces par placage ou façonnage en volume : mobilier, coffrets, lunettes, bijoux, articles de coiffure, éventails… L’écaille de tortue est un matériau dont l’emploi est réglementé.
Emploi et débouchés
L’écaille a été introduite en Europe sous l'impulsion des grands navigateurs portugais au XVIe siècle. L'engouement pour le style "Boulle" et sa technique de placage d'écaille de tortue de mer a favorisé le développement de l'utilisation de cette matière au XVIIIe siècle.
Aujourd'hui, très peu de professionnels travaillent l’écaille. Cela est dû au développement des matières plastiques dans les années 1950 et à la diminution des stocks. L’écaille est un matériau protégé par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) appelée également « Convention de Washington ». Les artisans qui la travaillent doivent signaler leurs stocks (obligatoirement constitués de matériaux prélevés dans la nature avant la Convention en 1975). L’importation est interdite en France. Les stocks de matériaux diminuent donc inéluctablement et condamnent la profession d'écailliste. Parmi les entreprises encore en activité, on compte en métropole les Etablissements Dorillat et la maison Bonnet. Ces dernières disposent de stocks conséquents leur assurant plusieurs décennies de travail.
Les artisans de l'île de la Réunion bénéficient d'un arrêté ministériel publié en 2000 permettant à l'artisanat d'écailles de perdurer comme patrimoine culturel local et autorisant l'utilisation à des fins commerciales des stocks constitués avant 1984. L'arrêté est renouvelé régulièrement. L’île compte cinq entreprises composées de seize artisans.
Un écailliste travaille pour l’industrie du luxe (lunetterie, joaillerie, lutherie, art de la table…), le tourisme (artisanat local de la Réunion) et la création ou la restauration pour une clientèle privée (collectionneurs, antiquaires, particuliers) désirant voir sauvées des pièces anciennes dont la matière est abîmée.
Devenir Ecailliste
Aucune formation spécifique n’est dispensée pour le métier d'écaillistes. Les techniques de travail peuvent néanmoins être abordées dans les domaines spécifiques tels que coutellerie, joaillerie ou marqueterie.