L’accordéon est constitué de plusieurs milliers de pièces et de matériaux variés : bois (peuplier, cerisier, noyer), métal (aluminium, laiton ou acier), carton et satin. Le facteur et/ou restaurateur d’accordéons réalise, assemble et restaure les pièces.
Emploi et débouchés
Début XXème, l’engouement pour l’accordéon est si fort et le développement si rapide que la seule production française ne suffit plus à satisfaire les nombreuses écoles et sociétés d’accordéon, l’importation se fera d’Italie, berceau mondial de l’accordéon. C’est effectivement un italien, Paolo Soprani qui fonde, en 1863, la première industrie de l’accordéon à Castelfidardo dans la région des Marches. En 1900, l’accordéon est le roi du genre « musette », il mène le bal à Paris et dans le monde entier. La production atteint son sommet vers 1950. Catalogué dans les années 70 comme « ringard », il disparaît de la scène. Heureusement vers les années 80 quelques grands noms comme Richard Galliano, Marc Perronne ont su démontrer au public toutes les possibilités de l’instrument. Plus récemment des compositeurs tels que Luciano Berio, David Venitucci, Bernard Cavana, Jacques Rebotier ont exploité le potentiel technique et expressif de l’instrument à travers des œuvres contemporaines, servies par des musiciens internationaux tel que Pascal Contet. Aujourd’hui, l’accordéon est largement utilisé aussi bien par des artistes variétés que par des groupes « alternatifs » ou des musiciens de jazz, voire par des groupes de rap.
La production française est issue des manufactures et des ateliers indépendants. Trois principales fabriques : Maugein à Tulle, Cavagnolo à Beynost et Cadence à Sarlat, produisent quelques centaines d’instruments par an, chacun nécessitant plus de 100 heures de travail. Rares sont les manufactures qui désormais assurent la totalité de la fabrication de l’accordéon, elles font souvent appel pour certaines pièces à des fournisseurs étrangers (assemblage). L’entreprise Maugein est la seule à pouvoir présenter l’ensemble des métiers, qui permettent la réalisation complète d’un accordéon. Créée en 1919, elle a cru dès ses débuts à l’accordéon chromatique tout en maintenant la fabrication des accordéons diatoniques. Elle emploie actuellement une quinzaine de personnes et exporte ses produits vers les marchés belges, hollandais, suédois, suisses, finlandais, allemands, espagnols, québécois, américains et japonais.
Quelques facteurs (une dizaine environ) exerçant généralement seuls se consacrent à la fabrication d’instruments «sur mesure». D’autres petites structures (une centaine environ) font surtout de la maintenance, de l’accord et de la vente d’instruments.
Un instrument de qualité coûte entre 2 000 et 3 000 euros, tandis qu’un accordéon haut de gamme peut être vendu entre 10 000 et 12 000 euros. Si la France a une bonne notoriété, l’Italie détient encore le monopole de la fabrication haut de gamme, même si une partie est de plus en plus sous-traitée dans les pays de l’Europe de l’Est et en Chine. Comme pour d’autres secteurs d’activité, l’Asie (notamment la Chine) détient l’essentiel du marché des instruments bas de gamme.
Devenir facteur et/ou restaurateur d'accordéons
Formation initiale
Niveau 3
- CAP assistant technique en instruments de musique option accordéon, 2 ans.
Niveau 4
- BMA technicien en facture instrumentale option accordéon, 2 ans.
Formation professionnelle continue
Le CAP et le BMA sont accessibles dans le cadre de la formation professionnelle continue. L’Institut technologique européen des métiers de la musique (ITEMM) au Mans propose un programme de stages courts pour les professionnels.